Pour construire une base de données, il faut faire les choses dans l’ordre :
- Le besoin n’existe-t-il pas déjà ailleurs ? Rien ne sert de réinventer la roue…
- Analyser le besoin et le modéliser.
- Créer concrètement la base de données.
- Tester, adapter, mettre en production et sauvegarder.
La première étape est souvent réalisée trop vite. Concevoir de A à Z une base de données coûte de l’argent et prend du temps. La deuxième étape est fondamentale et est développée juste en dessous. La troisième étape est la plus longue, elle consiste à choisir le bon SGBD, à créer tous les écrans et paramétrer l’application. La dernière étape est, pour sa part, trop souvent bâclée.
Beaucoup repose sur l’étape d’analyse
Voir la page dédiée à la modélisation.
La modélisation (voir définition) est incontournable pour celui qui conçoit une base de donnée. Il s’agit tout d’abord un travail de collecte de données, de compréhension et de traduction. L’analyste programmeur (c’est le nom que l’on donne au professionnel qui modélise) consiste à :
- Bien comprendre ce qui doit être informatisé (quelles informations, quels acteurs, quels flux d’informations). Le risque est ici de trop ou de pas assez informatiser. Lorsque le besoin d’une base de données est évoqué, la tentation de vouloir informatiser plus que nécessaire est une erreur fréquente. Le mieux est l’ennemi du bien et il vaut mieux disposer de plusieurs bases de données simples et efficaces plutôt que d’avoir une usine à gaz complexe à utiliser pour les opérateurs et difficilement maintenable (Qui a parlé d’ERP ?)
- Passer du temps avec les utilisateurs finaux afin de comprendre leur vision de leur tâche. Passer du temps avec les personnes en amont et en aval ainsi qu’avec les décideurs afin d’être bien au clair avec les attentes et les enjeux.
- Extraire un schéma de fonctionnement idéalisé et représentatif de la réalité.
- Transformer tout ça et créer la base de données.
Les difficultés de la conception d’une base de données
Les 2 premières étapes se font essentiellement en tête à tête avec les différentes personnes concernées par le projet d’informatisation ou en suivant des procédures internes.
La troisième étape est la plus difficile : elle nécessite une maîtrise d’un outil de modélisation. Le plus courant est Merise. Assez abstrait et difficile à appréhender pour les débutants, il se révèle être un outil redoutable et un socle de discussion très pratique pour que les utilisateurs finaux et les informaticiens se comprennent.
La dernière étape est essentiellement technique et se déroule sur ordinateur. Elle consiste à transformer le modèle en base de données réellement utilisable.
Mais la plus grande difficulté de la modélisation est celle qui est en amont de la modélisation : faire comprendre qu’une base de données ne s’improvise pas et qu’un travail initial préparatoire qui semble être une perte de temps et d’argent est en fait la meilleure approche possible.
Ce qu’il faut retenir de la conception de bases de données
- C’est long (toujours plus que ce que l’on croît). Aussi, ce chantier doit être engagé avec des objectifs à moyen ou long terme afin d’être rentabilisé sur la durée.
- Une base de données réussie nécessite de comprendre et de savoir manipuler des notions théoriques bien particulières (modélisation) et de pouvoir transformer le tout en logiciel (savoir faire du « code »).
- C’est un exercice très intéressant car il force à se pencher sur les process et sur le système d’information à informatiser. En ce sens, c’est aussi un outil / une excuse pour améliorer la façon de faire les choses.